La transformation d'une success-story en robot de nettoyage


03.09.2020


+++++ UPDATE +++++

Depuis fin avril, le robot de nettoyage Robomatic Marvin est commercialisé avec succès.

Robotics Special Page


La robotique a fait son entrée dans le secteur du nettoyage professionnel de bâtiment, néanmoins l’aptitude pratique et la généralisation de solutions autonomes restent limitées. Une collaboration entre un Spin off de l’EPF et Wetrok, le spécialiste de la propreté et de l’hygiène, va changer la donne et ouvrir de nouvelles perspectives à la robotique de nettoyage. Aujourd’hui, les robots flambants neufs n’attendent plus que le coup d’envoi.

Ils assemblent nos véhicules, tondent notre gazon et offrent assistance pour les soins médicaux. Oui, nous parlons bien des robots. Confinés il y a encore un siècle dans les coins les plus sombres des usines, ils évoluent désormais au grand jour et s’invitent dans tous les espaces de vie et de travail. Le secteur du nettoyage de bâtiments n’y échappe pas. Une branche dans laquelle l’efficience et la qualité constante sont devenues une monnaie forte, tandis que le temps et le personnel qualifié sont une denrée rare. L’élément déclencheur pour un besoin en automatisation est l’exécution de tâches répétitives: selon les bâtiments, plusieurs personnes équipées d’une machine chacune sont affectées au nettoyage des sols, une configuration que les sociétés de nettoyage de bâtiments et les services de nettoyage internes des entreprises cherchent à simplifier par le biais de solutions automatisées. Mais il y a robots et robots. Alors qu’un robot industriel remplace une personne en totalité, le robot collaboratif est voué à d’autres objectifs.

La demande en robots collaboratifs croît
Selon l’International Federation of Robotics (IFR), 74 % de la demande mondiale d’unités robotiques industrielles émane de cinq pays: Chine, Japon, États-Unis et Allemagne. Et que trois d’entre eux se trouvent en Extrême-Orient ne saurait être le fruit du hasard, car les entreprises asiatiques sont en effet leaders dans le secteur de la robotique. En Europe également, où les contraintes en matière de sécurité sont légèrement plus élevées, l’intérêt pour les robots augmente, et avec lui, les investissements des entreprises pour des robots. L’engouement pour ce que l’on appelle les Cobots croît, il s’agit de robots pour une utilisation collaborative entre humain et machine. Ces robots réalisent des tâches dans le même secteur de travail que l’humain qu’il assiste.

Ni robots, ni machines de nettoyage
Les compétences intrinsèques de Wetrok se situent dans le développement de solutions de nettoyage complètes, machines de nettoyage, agents nettoyants et dans la formation du personnel, et ce, toujours d’une manière légèrement différente de celle que le marché connaît déjà. Comment Wetrok a-t-il eu l’idée de développer un robot? «Au départ, nous voulions développer notre best-seller, l’autolaveuse Discomatic Mambo, pour en faire l’autolaveuse la plus compacte et la plus performante au monde», explique Mark Meng, directeur de Wetrok Business Unit Maschinen. Une étude de consommation a cependant révélé que les clients attendent cinq qualités fondamentales d’une solution de nettoyage des sols optimisée: Elle doit être efficace, pallier au manque de personnel, garantir une qualité constante, être aussi compacte que possible et enfin assister le personnel de nettoyage de manière optimale dans la réalisation des tâches répétitives. «Pour remplir ces exigences, ni les grosses machines disponibles sur le marché ni les systèmes sans personnel intégralement autonomes ne constituent la solution adéquate. Nous avons donc dû penser autrement», rapporte Mark Meng.

Collaboration avec le Spin off de l’EPF
Le savoir-faire en matière de nettoyage industriel des sols et programmation de machine de nettoyage existait déjà en interne. Un coup de pouce a de plus été donné par une pièce décisive du puzzle, à savoir l’expertise en robotique. Pour ce faire, Wetrok a frappé en 2016 à la porte de l’une des adresses les plus prestigieuses au niveau international en matière de technologie robotique: l’EPF de Zurich.

L’EPF est renommée pour remédier à des problèmes presque inextricables grâce à des solutions innovantes développées en collaboration avec les industries. Des solutions qui découlent de la combinaison des connaissances théoriques avec les trésors d’expertise de l’industrie. La coopération a donc été lancée et le domaine fonctionnel correspondant s’est mis en place au fil de la collaboration sous le nom Sevensense et sous la forme de Spin-off de l’EPH. Après de nombreux brainstormings, expériences de programmation et séries de tests, l’équipe responsable du projet a pu présenter le prototype du robot collaboratif au salon international du nettoyage Interclean en 2018: Marvin – un robot avec lequel on se lie d’amitié.

Ami et non pas ennemi
Marvin est la démonstration nomade de la réinterprétation des concepts Robotique et Collaboration. Il incarne la nouveauté sous une forme qui vous est familière: il ressemble à s’y m’éprendre à une autolaveuse. «Nombre de personnes appréhendent le contact avec les robots – d’une part, il y a la peur que la machine nous remplace, et d’autre part, la crainte que suscite l’apparence de la plupart des grands robots. Pour une douce acclimatation du personnel de nettoyage à la collaboration avec des robots, nous avons décidé de donner à MARVIN les traits d’une autolaveuse normale», commente Mark Meng. Nos réflexions en matière de compacité ont également joué un rôle. Marvin est en effet plus petit et facile à manœuvrer que ses massifs confrères. Un atout de taille dans les couloirs étroits et les pièces chargées en mobilier. «Nous ne voulions pas développer un robot qui soit aussi capable de nettoyer, mais une machine de nettoyage qui offre de surcroît une utilisation automatique. La nuance est fondamentale, et elle se reflète également dans le design», précise le responsable des machines Wetrok. Cette configuration permet une utilisation 2 en 1: Il suffit au personnel de désactiver la fonction robotique pour pouvoir utiliser Marvin comme une autolaveuse conventionnelle.

Le personnel apprend, Marvin aussi
Marvin se distingue également de ses collègues robots par son mode de fonctionemment. Sa technologie Teach & Repeat le propulse au rang de pionnier intersectoriel. Surtout en termes de confort d’utilisation: Tout le monde peut piloter Marvin: Mark Meng explique ce qui se cache derrière le concept Teach & Repeat: «le personnel de nettoyage commence par passer Marvin sur toute la surface du sol – exactement comme avec une autolaveuse conventionnelle. Pendant ce temps, Marvin mémorise la procédure de nettoyage tout en intégrant les spécificités de la pièce grâce à ses capteurs. Il suffit ensuite d’appuyer sur le bouton pour qu’il réalise le travail de manière autonome».

Le personnel de nettoyage demeure-t-il toujours utile? «Absolument», répond Mark Meng convaincu et poursuit, «notre vision n’est pas de remplacer le personnel, mais de le délester d’un nettoyage des sols monotone. Nous revalorisons le domaine de travail des collaborateurs et leur allouons plus de temps pour les tâches plus exigeantes et plus complexes qui requièrent obligatoirement la présence d’une force de travail humaine». Il fait ici référence entre autres au nettoyage des façades en verre, au nettoyage spécial ou au contrôle visuel d’un chef d’équipe. Le fait de pouvoir consacrer plus de temps au nettoyage manuel permet d’obtenir un meilleur niveau d’hygiène et de propreté dans tout le bâtiment – une approche résolument précieuse en période de pandémie.

Assistance pendant la crise du corona
En période de pandémie, l’assistance prodiguée par un collègue robot prévient la surcharge de travail des collaborateurs: tandis que Marvin effectue le nettoyage du sol, le personnel de nettoyage se consacre à la désinfection des surfaces et des appareils. Pour la désinfection des sols, Marvin offre également une solution mécanique à laquelle il était jusqu’ici impossible de recourir avec les autolaveuses à pousser (le personnel aurait marché sur la solution désinfectante venant d’être appliquée) ou les robots de nettoyage classiques (trop gros pour la plupart des pièces): Il suffit de fixer une unité de désinfection spéciale sur la buse d’aspiration du robot pour que Marvin puisse prendre en charge la désinfection de surfaces – de manière autonome, efficace et surtout avec une qualité constante jour après jour.

Succès et casse-têtes lors de l’utilisation à la EPF
L’examen pratique s’est tenu il y a quelques semaines à l’EPF de Zurich: Marvin est d’abord utilisé dans le cycle de nettoyage normal pour l’entretien du bâtiment d’un client. Il s’agit de la zone d’accueil du département des sciences de la terre. Sous son camouflage de prototype, Marvin nettoie le sol carrelé d’une surface d’environ 600 mètres carrés.

L’intervention est supervisée par une entreprise de nettoyage de bâtiments renommée, le chef de projet de Wetrok et la société Sevensense. Après le passage de Marvin par le personnel de nettoyage sur la surface du sol et la mémorisation du processus, Marvin effectue le nettoyage de la surface de manière autonome – et ce, jour après jour, en intervention de moins de 30 minutes. Étant donné que le robot contourne habilement les obstacles fixes comme les tableaux d’informations ou supports d’affichage et s’arrête devant les obstacles mobiles comme les passants, l’intervention se déroule sûrement et simplement.

Les utilisateurs font preuve d’un grand enthousiasme. L’interface utilisateur conviviale et l’effet surprenant opéré sur le personnel de nettoyage reçoivent un écho particulièrement favorable. C’est le premier robot qui au lieu de susciter la crainte, éveille la curiosité du personnel. Il demeure néanmoins quelques casse-têtes à résoudre – entre autres la problématique des séparations de pièces transparentes Pour appréhender l’espace, Marvin s’appuie sur un système optique. La conséquence est que voyant actuellement à travers les parois de verre, il réalise une estimation erronée de la pièce. L’équipe de conception est en bonne voie pour trouver une solution à ce défaut de jeunesse. «La sécurité était et reste la préoccupation première pour le développement d’un robot. Nous mettrons Marvin sur le marché dès lors que nous pourrons l’autoriser en toute bonne conscience pour tous les types de bâtiments, aussi spéciaux soient-ils», assure Mark Meng. Il est évident qu’avec Marvin, Wetrok donne une image résolument nouvelle des robots industriels collaboratifs.


 Marvin @ work (vidéo):


À propos de Wetrok:
Wetrok AG développe et commercialise des solutions pour le nettoyage professionnel des bâtiments. La société fournit plus de 100 000 clients dans plus de 40 pays en agents nettoyants, machines de nettoyage, consommables et formations en nettoyage. Les produits et les systèmes de nettoyage sont développés par son service interne de recherche au siège suisse à Zurich-Kloten. Wetrok AG est une société du groupe Diethelm Keller.


à propos de Sevensense:
Créée en 2018, la société Sevensense est un Spin off de l’EPF de Zurich qui emploie plus de 25 spécialistes de la robotique. Leur collaboration a abouti au développement d’un Autonomy-Kit qui transforme toute machine manuelle – de la machine de nettoyage au chariot élévateur – en un robot collaboratif autonome. Le kit se compose de capteurs qui en interaction avec l’intelligence artificielle avancée permettent au robot de naviguer dans tous les environnements sans aucune collision.

Des questions?
0848 / 81 81 81

Demander un rappel de spécialiste